Cette semaine verra l'avènement du Printemps. Je m'en réjouissais et me sentais tout à fait disposée à ce changement de saison bien mérité : douce perspective de bourgeons verts tendres, d'un je ne sais quoi dans le parfum de l'air et d'une luminosité grandissante. Bref l'équinoxe de Printemps !
Puis par lassitude d'obligations renouvelées et grâce à une belle opportunité, nous sommes partis à la montagne dans une grande station de ski surtout pour la montagne, les sapins et la neige.
Et ici la neige il y en a. Il neige encore et toujours même. La montagne n'est pas du tout au courant du Printemps. La nuit dernière, il a bien du tomber 20 centimètres. Et le jour, les chasse-neige entreprennent d'habiles valses tels des géants obèses aux crampons de fer. Ouh quelle envolée ! Bref, l'ambiance n'est plus aux narcisses tournant leur collerettes dorées vers le soleil mais bien à une dernière tournée d'hiver que l'on finit par soigner avec du fromage fondu.
Alors vous allez me dire que je me plains que la mariée est trop belle mais... J'ai toujours su que j'avais la tolérance d'un chat pour ce qui est de voir sa gamelle de croquettes déplacée d'un mètre. On m'a déplacé ma perspective de Printemps et je suis toute déstabilisée. Que faire, pourquoi ?
La presse nigaude allait déjà me parler de régime pour préparer l'été. Les publicités de détergents allaient solliciter la fibre grand ménage fenêtres ouvertes. L'ambiance allait être aux tons pastels verts, rose tendre et orangé délicat. Bref tout le conditionnement de notre petit Disneyland d'une vie rythmée par périodes : des fêtes, du blanc, de pâques, des régimes... fait son œuvre et ne me laisse pas vivre sereinement l'impromptu, l'inopiné et le hors contexte.
Et puis soudain, un soleil radieux fait scintiller tout ce blanc. Qui a parlé de Printemps ? Il peut bien nous attendre un peu plus bas. On y va, on y va pas la peine de se presser non plus. Enfin vous remarquerez que c'est toujours une histoire de soleil...